Comment les Marais de Germont sont-ils alimentés en eau?

Publié le 04 mai 2022

Aujourd’hui partiellement asséchés, les marais de Germont sont protégés pour préserver leur richesse biologique, en déclin suite à leur exploitation par l’homme.
Installation d’appareils de mesure et prélèvements réguliers vont permettre un suivi quantitatif et qualitatif de ce réservoir naturel pour les tourbières de la Bar.

Les Marais de Germont, situés à 20 km à l’Est de Vouziers, s’étendent sur environ 5 km le long de la Bar dans sa partie amont. Ils forment ainsi le plus vaste marais alcalin des Ardennes, à proximité immédiate de la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Meuse et le bassin de la Seine.

Les tourbières composant le remplissage des marais dateraient du Tardiglaciaire et ont une alimentation hydrique topogène (apports liés à la topographie) et ombrogène (apports météoriques), sans que ces modalités d’alimentation en eau ne soient connues de façon certaine. L’exploitation des gisements de tourbe entre 1835 et 2013, ainsi que la création de fossés de drainage et le détournement/recalibration de la Bar, sont autant de pressions anthropiques qui ont conduit à un assèchement partiel du site et au déclin de sa richesse biologique.

Par l’intermédiaire du Conservatoire des Espaces Naturels de Champagne-Ardenne (CENCA) qui est partiellement propriétaire des Marais et la Communauté de Commune Argonne Ardennaise (gestionnaire Natura 2000), des mesures ont été prises pour protéger le site à long terme via son inscription en tant que site Natura 2000 (directive habitat, site d’importance prioritaire et communautaire, identifiant FR2100287) et ZNIEFF (type 1, identifiant 210000100).

Dans ce contexte de protection et de compréhension du fonctionnement des marais, le projet HYMAGE (HYdrodynamique, qualité et capacité de résilience des zones humides – exemple d’un site pilote à fort enjeu écologique : les MArais de Germont) vise à étudier leur fonctionnement hydrogéologique et hydrodynamique en identifiant et quantifiant les différents termes du bilan hydrique afin de clarifier leurs modalités d’alimentation.

Ainsi, l’installation d’appareils de mesure sur le terrain (station météo, collecteur d’eau de pluie, sondes piézométriques) couplée à des campagnes de prélèvement régulières permettra d’établir un suivi quantitatif (battement de la nappe, débit de ruissellement et des sources) et qualitatif (paramètres physico-chimiques, ions majeurs, isotopes stables de l’eau) des compartiments hydriques impliqués dans l’alimentation des tourbières de La Bar.

Contacts
Jessy Jaunat et Pauline Louis , Université de Champagne-Ardennes, Laboratoire GEGENAA

Tourbières de la Bar, et plus précisément la zone de Bas-Marais eutrophe