Traverser une autoroute quand on est un animal sauvage…

Caractéristiques des ouvrages utilisés par la faune pour traverser des autoroutes et canaux (Programme EFACILT)

Ce projet scientifique vise à étudier les déplacements de divers mammifères sauvages, dont le Sanglier et le Chevreuil, confrontés à l’autoroute A34 (Charleville-Rethel) et au canal des Ardennes. Il est construit en partenariat avec la DREAL Grand Est, l’Office Français pour la Biodiversité, ITTECOP, la société URANO, les Communautés de Communes de l’Argonne Ardennaise et des Crêtes Pré-Ardennaise, la Fédération de chasseurs des Ardennes et les différents acteurs du territoire.

Plusieurs études scientifiques antérieures ont pu montrer que ce type d’infrastructures constituent de véritables barrières pour nombre d’espèces d’animaux sauvages, et c’est pour cela que certains aménagements pourraient être mis en œuvre pour faciliter le franchissement de ces voies par la faune (construction de passages à faune au-dessus des canaux et autoroutes,…).

Mais se pose alors la question: pour savoir comment et où construire les passages à faune, quelles sont les caractéristiques des ponts qui sont utilisés ou non par les animaux?

Le programme EFACILT s’appuie sur le suivi des déplacements des animaux par collier GPS pour répondre à cesquestions. Plusieurs sangliers et chevreuils en ont été équipés, et grâce à leur émetteur, leurs déplacements peuvent être complètement reconstitués.

Ainsi, jusqu’à maintenant, seul un chevreuil équipé sur les 4 suivis, a traversé l’autoroute, comme on peut le visualiser sur la figure 1, le parcours du chevreuil Cheudi équipé d’un collier émetteur entre le 4 et le 10/05/2022.
Et pour ce qui concerne les sangliers, même si certains fréquentent régulièrement les abords de l’autoroute, aucun des 10 individus suivis ne l’a encore franchie (Figure 2, parcours des sangliers Short et Sparo le long de l’autoroute A 34)

Ces résultats semblent conformes aux données des pièges photographiques (cf. programme participatif KIPASS) sur lesquels on voit des chevreuils emprunter les ponts mais pas les sangliers. Des analyses génétiques viendront vérifier si ces espèces traversent régulièrement ou pas ces infrastructures.

Un prochain article de « la ZARG et nous » vous en dira plus dès que des premiers résultats auront été obtenus.

Contact
Rémi Helder, URCA, CERFE

Partenaires
Ce travail est conduit en collaboration avec le CEREMA, l’Office Français pour la Biodiversité, la DREAL Grand Est, la société URANO, la fédération des chasseurs des Ardennes, les communautés de communes de l’Argonne et des Crêtes pré-Ardennaises.

Si vous souhaitez aider les chercheurs à analyser les images prises par les pièges photographiques disposés aux abords de l’autoroute A34 et du canal des Ardennes, consultez le site du programme KIPASS qui vous indiquera la démarche à suivre

Légendes photos
Figure 1: Parcours du chevreuil Cheudi équipé d’un collier émetteur entre le 4 et le 10/05/2022
Figure 2: Parcours des sangliers Short et Sparo le long de l’autoroute A 34 (mais sans l’avoir franchie une seule fois)
(ouvrage = ponts au dessus / en dessous de l’autoroute)