Qualité environnementale : pratiques, stress anthropiques et contexte biotique et abiotique

Comprendre les composantes de la qualité environnementale en milieu rural dans un contexte de très faible densité de population humaine.

Une première approche s’intéressera aux conséquences des différentes pratiques passées et actuelles sur la qualité des biotopes, des biocénoses et des processus qui les lient dans le contexte du changement climatique.

Le questionnement sur la présence, l’importance et la circulation de contaminants chimiques et des nuisances physiques dans les compartiments air, sol, eau et biote, sur un protocole d’échantillonnage représentatif de la ZARG, sera associé à la mise en place d’indicateurs de qualité de la biodiversité au niveau spécifique et génétique.

Une attention particulière sera portée à cette biodiversité en contribuant à la mise en place de programmes de gestion d’espèces invasives et de conservation d’espèces en danger.

En termes de stress anthropiques, des programmes d’identification et d’évaluation des risques sanitaires seront conduits sur différents pathogènes et différentes espèces-vecteur.

Contact : stephanie.sayen@univ-reims.fr

méthaniseur/raton-laveur/Toxoplasma

La ZARG est marquée par un environnement rural caractérisé par des pratiques telles que l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, la chasse, la pêche, la cueillette de champignons ou les activités de loisirs (baignade, promenade, sports de plein air). Elle comprend également des centres habités de taille restreinte et des infrastructures de type axes routiers et méthaniseurs, ainsi que des vestiges de sites d’activités militaires liés en particulier au front de la Grande Guerre.

En vue d’étudier l’impact de ces pratiques et usages sur les systèmes socio-écologiques, les actions visent à identifier et quantifier les éventuels contaminants présents dans l’environnement. Il peut s’agir de produits phytosanitaires, de fertilisants, d’éléments traces métalliques, de contaminants d’origine pyrotechnique, de polluants émergents (produits pharmaceutiques, nanoparticules, etc.), de mycotoxines, des gaz à effet de serre ou de composés organiques volatils. Ces quantifications seront complétées par une prise en compte des effets toxiques et écotoxiques potentiellement associés. Les contaminants seront évalués au sein des différents compartiments (eau, air, sol, biote), en termes de spéciation, de distribution, de transfert et de réactivité (écodynamique), en prenant en compte l’influence de l’effet cocktail (présence simultanée de différents contaminants). Dans un contexte de changement climatique, l’impact d’aléas météorologiques et des variations de paramètres physico-chimiques, tels que la température et la pluviométrie, sur les flux de contaminants précédemment cités, sera prioritairement abordé.

Le choix des sites ateliers s’appuie sur la diversité des paysages de la ZARG, sa géomorphologie (gaize, front de karstification) et ses sites (front de guerre) particuliers ainsi que sur ses caractéristiques hydrologiques et météorologiques qui permettront la conduite d’études comparatives portant sur l’écodynamique et l’écotoxicologie des contaminations. Les sites ateliers peuvent s’inscrire dans les problématiques inédites de diagnostic environnemental post-conflit. Ces problématiques constituent une niche scientifique originale et inédite compte tenu des héritages de la Grande Guerre en Argonne, considérée comme un véritable conservatoire des polémopaysages. Le traitement de ces données fournira une aide à la gestion des milieux, nécessaire au maintien de la qualité environnementale, à la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles sur la ZARG dans la durée, tout en favorisant l’acceptabilité et l’adaptation des pratiques.

Sites ateliers : Domaine de Belval, Bois de la Gruerie (Forêts) ; Marais de Germont (Zones humides).

Pour les facteurs biologiques, les études porteront sur des agents microbiens (cyanobactéries, bactéries, virus, parasites), mais également sur des espèces végétales et animales invasives. Le passage d’agents pathogènes zoonotiques de la faune sauvage (rongeurs, ongulés, carnivores) et domestique (chats et bovins) à l’environnement (sol, eau, végétaux) ou aux insectes vecteurs (tiques, moustiques, cullicoïdes) et de l’environnement ou du vecteur à l’humain ou à une autre espèce hôte peut être facilité par la ruralité (présence de fermes d’élevage), la biodiversité (notamment en ongulés sauvages), les hivers longs et humides et les pratiques (agriculture, maraichage, cueillette, chasse, pêche, loisirs) qui caractérisent la ZARG. Aussi, une attention particulière sera portée aux facteurs favorisant la contamination des écosystèmes par les pathogènes responsables de la toxoplasmose (environnement rural et chats de ferme), la leptospirose (réseaux hydriques et rongeurs aquatiques), la maladie de Lyme et autres maladies transmises par les tiques (rongeurs et ongulés sauvages), l’échinococcose (environnement rural et renards) ou encore la fièvre hémorragique à syndrome rénal (milieux forestiers et campagnol roussâtre). D’autres travaux porteront sur les vecteurs, notamment les Ceratopogonidés et leur rôle dans la transmission des parasites d’importance vétérinaire.

En termes de qualité des milieux, les habitats et leurs connectivités seront pris en compte pour mieux cerner leurs rôles dans les dynamiques des stress à l’échelle de la ZARG. En ce sens, les sites ateliers sont représentatifs des sous-trames aquatiques, zones humides, forestières et milieux ouverts.

Sites ateliers : Domaine de Belval (Forêt) ; Marais de Germont, Réserve Naturelle des Etangs de Belval (Zones humides)